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24 juin 2012

Portrait / Jacques Kingniha : Un homme à poisson au Bénin

La quarantaine, Jacques Kingniha peut se vanter d’être un éleveur moderne de poisson. Sa ferme piscicole, sise dans une forêt 150 km de Cotonou, incarne l’avenir de l’aquaculture au Bénin. Portrait.

Grand, démarche cascadée, l’air joyeux, empreint d’une teinte de naïveté, Jacques Dieudonné Kingniha, au premier contact, donne l’impression d’être un homme complexé. Mais le jeune pisciculteur est ingénieux. Père de deux enfants, il s’est spécialisé dans la culture des tilapias communément appelé carpes et des poissons chats (silures). Il en dispose séparément dans une quinzaine d’étangs dont six construits en béton armé, sur une superficie d’un demi-hectare.

Le jeune pisciculteur doit ses premiers pas dans l’activité halieutique à son géniteur, de regrettée mémoire. C’était un célèbre pisciculteur dans la localité bien que n’exploitant que deux étangs de fortune. Jacques venait souvent l’aider pendant ses heures de repos. Mais suite à deux échecs répétés au Brevet d’études du premier cycle (BEPC), il décide de s’orienter vers l’artisanat. Il opte pour la soudure à laque couplée avec la soudure autogène. Mais, bien qu’étant en apprentissage, il avait toujours son penchant pour la pisciculture. Il se forme par la suite au Projet Songhaï. A la fin de cette formation, il décide de se mettre à son propre compte. « Les premiers poissons avec lesquels j’ai démarré mon activité, je les ai achetés à Songhaï », informe-t-il. C’étaient des tilapias et des silures géniteurs. Ainsi, il débute une véritable carrière piscicole. Informé du Programme de diversification agricole par la valorisation des vallées (PDAVV), il soumet un plan d’affaires afin d’obtenir un crédit pour l’extension de l’activité.

Il recourt aussitôt aux conseils du Centre communal de promotion agricole (CECPA). « Jacques Kingniha nous a soumis son idée et nous lui avons rédigé le projet », déclare Thierry Ahloumessou, conseiller en production halieutique en poste au CECPA. Les fonds sollicités s’élèvent à 8.731.517 FCFA. Après quelques petites retouches, le projet est déclaré fructueux avec une subvention de 8.730.000 FCFA. Le 27 janvier 2010, il reçoit 4.460.000 FCFA comme premier acompte. Grâce à ce montant, il construit des étangs dont certains en béton armé, puis met en place un système moderne de canalisation avec des regards pour la vidange et le réapprovisionnement des bassins.

« Toutes les deux semaines, je procède à l’évacuation de l’eau des étangs avec mon système de tuyauterie. Je les réalimente ensuite avec une motopompe qui me sert à puiser l’eau d’une source naturelle située à 200 mètres d’ici», explique Jacques. Le CECPA aussi veille au grain pour le suivi de cette condition indispensable pour la bonne santé des poissons. Le conseiller en production halieutique précise : « Quand l’eau devient trop fermentée, les poissons meurent. C’est pourquoi nous descendons toutes les semaines sur le terrain pour qu’il ne perde pas cela de vue. »

Dans les étangs de type moderne, les poissons sont élevés exclusivement pour la vente. Pour la pêche, le pisciculteur n’a besoin ni de filet ni d’hameçon. Jacques a conçu un système qui lui permet de faire sortir les poissons dans un vase en brique, d’en choisir le nombre et le grammage voulus et de renvoyer le reste.

Le recommencement

L’inondation au Bénin en 2010 a marqué très négativement le jeune pisciculteur. La montée drastique des eaux a dépassé la hauteur des étangs si bien que la plupart des poissons se sont enfuis. Selon un rapport de constatation, élaboré le 21 septembre de la même année par le CECPA, l’ensemble des étangs a laissé échappé plus d’un million six cent mille poissons tout poids et espèces confondus. Jacques en parle avec beaucoup de douleur dans la voix.

« Depuis que nous faisons la pisciculture, c’est la première fois que nous assistons à ce phénomène. J’avais cru un instant qu’un esprit malveillant m’avait jeté un mauvais sort». Mais il a aussitôt compris qu’il s’agissait d’une catastrophe naturelle qui a embrasé tout le Bénin. Il parle de tout ce qu’il a perdu dans cette situation avec le cœur rempli d’amertume. Il s’arrête par moment, fixe le vide, baisse la tête, pointe le regard dans la direction des étangs comme pour conjurer le mauvais sort. Il implore les mânes des ancêtres afin que cela ne se répète point. « Ce sera ma perte ! », lâche-t-il comme un juron.

Jacques insiste que cette catastrophe l’a fait repartir à zéro. En effet, raconte-t-il, « il me vient du Nigeria une grande demande de silure, mais je suis encore incapable de répondre à la sollicitation ». La seule vente importante qu’il a effectuée en 2011 est due à une descente de touristes philippins en quête de silure sur le site. Dès lors, il a compris que ce qu’il lui faut produire le plus, ce sont les silures. Pour ce faire, il a monté un projet visant à détruire des étangs d’alevins avec de la chaux afin d’y introduire des silures. La réalisation de ce projet lui a permis d’avoir désormais une production très importante de silure. Et les sollicitations lui arrivent de la sous région abondamment.

Georges Kinha, conseiller local du village est aussi rassurant. Pour lui, cette pisciculture est en train de dynamiser le développement de la localité. Il témoigne que Jacques Kingniha impressionne le Conseil local par son humilité et son dévouement à la tâche. « Nous l’accompagnons, affirme-t-il, par nos conseils et l’encourageons à ne point perdre espoir. »

Le pisciculteur bénéficie également de l’assistance régulière de Médard Mèdjigbodo, un animateur en production agricole qui est désigné par le Programme de diversification agricole par la valorisation des vallées pour le suivre. « Je lui apporte un appui conseil dans divers domaines y compris la gestion orthodoxe de ses livres de compte », déclare Mèdjigbodo, joint au téléphone.

Fortuné SOSSA

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Bonjour <br /> <br /> <br /> <br /> il te serait possible de me mettre en contact avec monsieur jacques kogniha, je suis en France et aimerais rentrer en contact avec lui <br /> <br /> Mon téléphone est le 00 336 50 65 31 22 et mon mail bretel@live.fr <br /> <br /> Blaise
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